Un acte théologique, comme son nom l’indique, est un faire, un agir, une création. Quelque chose advient qui n’existait pas. Un auteur, par la qualité de son travail, a fait avancer l’intelligence théologique sur un point jusque-là incertain ou controversé. La découverte d’un déplacement et une problématique nouvelle changent la situation antérieure et ouvrent des voies encore inconnues. Le progrès est si parlant qu’il s’impose et provoque, d’emblée ou lentement, une large unanimité. La réception par la communauté des théologiens et plus encore par l’Eglise est donc indispensable à la réalisation d’un acte théologique. Nul ne peut prétendre qu’il a accompli un acte théologique, comme nul ne peut se prétendre prophète au nom de son propre charisme. Mais les autres, analysant telle ou telle doctrine, peuvent y voir ce qui va devenir un acte théologique. Celui-ci suppose toujours sa propre réception. L’important ici n’est pas d’abord le texte mais l’existence d’un